MANKELL Henning - L'Homme inquiet


L'inspecteur Wallander a dépassé 60 ans, il perd parfois le fil de ses pensées, se retrouve à faire des choses dont il s'étonne. Sa fille Linda est avec un jeune banquier et ils viennent d'avoir une fille. Lorsque Håkan von Enke, le père de son futur gendre, l'entreprend le jour de son anniversaire pour lui raconter un épisode de son passé lorsqu'il était sous-marinier au temps de la guerre froide il semble inquiet. Peu de temps après, Håkan disparaît sans laisser de traces, sa femme Louise demande l'aide de Wallander même si celui-ci doit agir hors de sa juridiction. D'autant plus qu'après avoir oublié son arme de service dans un bar, le voilà en vacances "forcées" et il a du temps devant lui pour faire sa petite enquête.
De vagues éclats de souvenirs traversaient le crâne douloureux de Wallander. Peut-être avait-il sorti l'arme de sa poche en prenant son téléphone ? Mais comment avait-il pu l'oublier ensuite ? (p.51)
Bientôt, Louise est découverte morte, en possession de documents secrets. Espionnait-elle vraiment son époux officier supérieur de la marine suédoise au profit des Russes puis de l'URSS ? Tout porte à le croire mais la vérité est parfois un miroir déformant.

Dernière enquête de Wallander. Le livre commence très bien, un véritable enchantement que j'ai eu plaisir à retrouver les premiers jours : une véritable allégresse. Wallander et Mankell se séparent l'un de l'autre, Wallander se souvient de ses enquêtes, de ses amours : son ex qui resurgit dans sa vie
Wallander se demanda si ce n'était pas là le véritable but de sa visite, et si elle n'était pas venue lui faire la cour. Il y a quelques années encore, elle aurait réussi, pensa-t-il. C'est dire combien de temps j'ai cru qu'on pourrait se remettre ensemble. J'ai quand même fini par comprendre que c'était une illusion, que cette vie-là était derrière nous et que je n'avais plus besoin ni envie de la retrouver. (p.247)
(on apprend que W. est un père attentif tandis que Mona son ex, une poivrote invétérée, W. dit adieu à Baïba, son second amour gravement malade, W. se raccroche à l'idée de laisser un bon souvenir à sa petite fille, Klara. On fait le tour du tendre avec W. comme on inspecte une maison dont on fait l'état des lieux. Mais je suis très déçue pas les derniers chapitres ainsi que par le dénouement qui arrive comme un "chien dans un jeu de quille" : bouleversant mais aussi en total déséquilibre avec tous les faits quasi minutieux du début du roman : je m'attendais vraiment à autre chose de plus percutant et j'ai eu l'impression d'une fin bâclée, presque indigne de mon inspecteur suédois préféré ! Il reste néanmoins le plaisir d'imaginer Wallander dans sa maison de Loderüp...face à sa maladie (Alzeimer est envisagé mais pas confirmé). Je suis presque déçue que l'histoire s'arrête ainsi et ici ; j'aurais voulu que cela ne finisse jamais...car je l'aime Wallander !



titre original : Den orolige mannen
année sortie 2009
édition française en français en 2010
585 pages
traduction du suédois par Anna GIBSON
illustration d'entrée de billet : Marie-Suzanne Giroust-Rolin par son époux (cette peinture me fait penser à Louise von Enke)

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