PAROT Jean-François - L'enquête russe


1782. Paul, le fils de Catherine de Russie, fait un petit tour d'Europe et séjourne incognito à Paris sous le nom de Conte du Nord. En pleine guerre avec les Anglais pour les possessions d'Amériques, Versailles cherche à obtenir un appui russe et le ministre des affaires étrangères (Vergennes) a l'idée d'organiser un vrai-faux vol chez le le conte du Nord pour faire semblant d'avoir appréhender le malfaiteur qui sera bien sûr un homme de main. Les choses se compliquent lorsque dans le même temps, un ancien amant de la reine russe est retrouvé odieusement assassiné tandis que chez le conte du Nord, le vrai-faux voleur est lui aussi trouvé mort en compagnie du maître d’hôtel du tsarévitch. Nicolas doit maintenant démêler les fils de cet imbroglio en devant préserver les secrets de l'Etat en interrogeant dont des figures illustres ou anonymes.
La réunion pris fin sur cette constatation sceptique sous laquelle perçait l'inquiétude de Nicolas. Il demeurait au fond de lui atterré. Comment en était-il arrivé là ? Policier, il ne savait que trop ce que cette charge impliquait, et notamment des actes que l'honnête homme en lui condamnait. Il sentait bien qu'un intérêt supérieur justifiait son action tout en conduisant souvent à poursuivre le mal par des voies diverses et biaisées, pour ne pas dire scélérates. Il en éprouvait une lourdeur d'âme, un dégoût que la seule pensée du service du roi contrebalançait sans en dissiper le poignant. (p.55)



Nicolas Le Floch a 42 ans, il cherche à se convaincre qu’il a fait le bon choix en choisissant le service du roi,certes, son fils lui donne de la fierté mais qu'en est-il de sa vie ? de ses espérances ? ne ferait-il pas mieux de retourner dans ses terres y jouir d'une vie plus confortable auprès de sa maîtresse qu'il pourrait enfin voir à loisir ? C'est dans cette état d'esprit que Nicolas, aidé de son fidèle Bourdeau enquête cette fois, interrogeant tour à tour un mystérieux Monsieur Smith qui pourrait être un espion mais que protège Benjamin Franklin l'ambassadeur à Paris jusqu'à certaine fille galante qui lui fait oublier un temps son amante devenue distante. Messages codés, argent perdu aux jeux, fanatisme religieux, voilà quelques ingrédients qui sont au menu de ce roman. L'auteur nous régale encore une fois de quelques recettes qui nous donneraient presque l'envie de fermer le livre pour se mettre à table. Encore, encore ! Cela tombe bien, je viens d'acheter le roman suivant et nous en reparlerons dans quelques jours.


année sortie 2012
Editions JC Lattès
492 pages
illustration d'entrée de billet : Hohenstein : "Franklin's reception at the court of France, 1778" (détail).

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