UPFIELD Arthur - Crime au sommet

Australie, 1948. L'inspecteur Bonaparte, dit "Bony", enquête sur la mort d'un policier parti à la recherche de deux randonneuses disparues depuis plusieurs mois dans les montagnes du Victoria. Il se fait passer pour un riche éleveur de mouton et s'installe en observateur dans l'hôtel qu'ont quittée les jeunes femmes avant de s'évanouir dans la nature. Très vite Bony pressent que les jeunes filles ont été enlevées, et que les hôteliers cachent un secret : trafic de coûteux moutons d'élevage ou prospection de pierres précieuses, à tenir secrets en ces temps d'après-guerre ?

L'air était lourd du parfum des eucalyptus. La montagne élevée observait. On ne pouvait échapper à ces yeux de granit gris et marron. Même dans les épais fourrés, ils vous dénichaient. Ils produisaient une forte impression sur Bony au moment où il se releva et s'approcha lentement des cailloux. La plupart d'entre eux se composaient de quartz blanc, tapis de cinq centimètres d'épaisseur. (p.64)
Je découvre le célèbre personnage des romans policiers qu'Upfield a imaginé en prenant pour modèle un métis de mère aborigène et de père européen de ses connaissances. Cette héritage aborigène permet à l'inspecteur de résoudre des affaires en laissant parler l'intuition de ses ancêtres, il se montre sensible à la nature, aux signes invisibles, mais également gouverné par la peur des morts.

Je ne suis pas enthousiaste quant à ce roman, ni convaincue par l'intrigue. Du reste, Bony n'est pas particulièrement sympathique. Le style de l'auteur n'a rien de spécial, le portrait des personnages est brossé plus que superficiellement et même un peu trop naïvement. Pour moi, la "sauce" n'a pas pris, j'ai eu du mal à finir ce livre que j'ai lu en diagonale vers la fin qui dévoile d'ailleurs le véritable secret de la montagne, à savoir la présence d'un groupuscule de fervents nazis, qui se soumettent à une sorte de rite pseudo-maçonnique, que l'auteur ne prend pas la peine d'étoffer un peu, et dont les membres réussissent à s'échapper avec leur trésor surnommé Le dépôt (spoiler : le corps embaumé d'Hitler). J'ai un second roman de Upfield sur ma table de lecture, mais pour le moment, je vais faire une pause avant de laisser à cet écrivain une seconde chance de me convaincre.
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titre original : The Mountains Have A Secret (1948)
270 pages
édition française 1997
traduction de l'anglais par Michèle VALENCIA
illustration d'entrée de billet : élevage de moutons en Australie

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